Découverte du Panama. Circuit de quatre ou cinq jours "A la rencontre des indiens Kunas et Emberas" (art 1)
Bien sûr, on peut visiter le Panama sans chercher à rencontrer une ou deux des cinq ethnies d'amérindiens encore bien "vivantes" sur le pays, mais ce serait dommage. Vous me direz, l'avis est très personnel! Certes, mon expérience de ce type de rencontres, fréquentes depuis plus de quinze ans, doit influencer mon jugement, mais je me fie avant tout aux avis des voyageurs que j'ai le plaisir d'accompagner dans ces villages.
Jeune femme Kuna
Les fidèles lecteurs de ce blog, habitués à se balader dans les méandres de ses articles illustrés de photos, connaissent l'histoire. Après un tour de l'Atlantique, nous sommes arrivés pour poser l'ancre du voilier chez les Kunas de l'Archipel des San Blas, en 2001. Nous pensions la laisser reposer là deux ou trois mois mais au bout du compte nous ne l'avons relevé que trois ans plus tard. Scotchés par l'envie de partager davantage de temps avec cette amicale population. Envie aussi d'en savoir plus sur leurs traditions et coutumes ancestrales que les vieux sages trimbalent à bout de bras depuis des milliers d'années contre vents et marées. Conscients aussi que le moment était crucial, avec le désir de voir comment ces Sahilas (chefs coutumiers) appréhenderaient l'arrivée du rouleau compresseur de la "civilisation moderne" surfant sur la vague du tourisme. Quinze ans plus tard, nous savons…
Après ces trois années de rêve, c'est le sac que nous avons cette fois posé à terre. Dans la baie de Portobelo, quelques cinq cents ans plus tard que Christophe Colomb. Découverte ici des traces de la colonisation espagnole mais aussi, un peu plus loin, des autres ethnies d'amérindiens du pays. Les Emberas en premier lieu. Tout d'abord dans leur région sauvage du Darien et, depuis une dizaine d'années, dans ces villages installés non loin du Canal pour pratiquer le tourisme équitable et tenter d'en vivre.
Départ à la pêche aux San Blas
Toutes ces années passées avec Kunas et Emberas ont tissé une belle toile d'amitiés. Désormais, il ne m'est pas bien difficile, seul ou accompagnant des voyageurs, de me trouver des "chez moi" dans ces contrées. De Pablo, le premier Kuna avec qui nous avons partagé des jours entre visites à bord et repas pris dans sa famille, aux sages sahilas et argar ayant bien voulu me laisser lever un coin du voile des leurs traditions et coutumes, les visites amicales me semblent toujours trop rares et trop brèves.
Au fil des articles de ce blog, vous pouvez trouver traces de quelques unes de ces rencontres partagées avec des voyageurs:
- Chez les Emberas avec Monsieur Goisbault, Ambassadeur de France au Panama et Stéphane Martin, président du Musée des Arts Premiers (Quai Branly)
- Séjour chez les Kunas et les Emberas avec Monsieur Dequidt, président des Cafés Paul Dequidt, et Madame
- Guillaume De Dieuleveult et Stanilas Fautré chez les Kunas pour le Figaro Magazine
- Emmanuel Jaffelin, philosophe, rencontre des sages kunas.
- Alain Dayan, producteur-réalisateur (Night & Day) et Christophe Bayer, cameraman tournent aux San Blas
Et bien d'autres rencontres, disons plus "anonymes" mais tout aussi passionnantes et amicales dont vous pouvez voir quelques témoignages dans cette rubrique.
Arrivée dans un village Emberá
Depuis l'ouverture d'une route permettant de rejoindre la région de Carti-Porvenir, l'archipel des San Blas est maintenant composé de deux parties bien distinctes. Celle citée est devenue très fréquentée par les touristes (nationaux et étrangers). Les belles petites îles désertes d'antan sont maintenant toutes équipées de cabañas pour touristes, les coutumes et traditions des villages sont remplacées peu à peu par du folklore. Tout est tourné vers la recherche des $$$. Pour trouver encore l'authenticité des villages et de l'environnement, il faut accéder en avion à l'est de l'archipel. L'accès limitatif et une capacité d'hébergement encore très faible mais de qualité, garantissent aux voyageurs des rencontres "vraies" avec les Kunas. C'est l'option que je choisis désormais.
De même pour les communautés emberas. Ces dernières années, plusieurs villages se sont implantés entre la capitale et la province de Colon pour pratiquer de l'éco-tourisme. Mais tous n'offrent pas le même intérêt, la même authenticité. Après de nombreuses visites j'ai porté mon choix sur deux d'entre eux qui garantissent des séjours intéressants et très amicaux.
Dernière image avant de repartir du village embera
Dans les quelques articles de cette série qui vont suivre, je vais détailler jour après jour le programme que je propose pour une vraie rencontre avec les amérindiens Kunas et Emberas.