Zheng et Gan, deux ornithologues chinois dans le Darien (par Michel Puech)

Publié le par Michel Puech

  Mes premiers touristes Chinois. Oui chinois de Chine continentale, qui sont à Panama pour voir des oiseaux … !

  Il faut que je les conduise au Darien et trouver des espèces d’oiseaux endémiques de la région.

  Une préparation assez longue pour quatre jours sur place. En premier lieu, les autorisations que doit me fournir la Police des Frontières, donne lieu à un quiproquo. Des Chinois qui viennent en touristes, personne n’y croit…  Mais en présentant leur itinéraire dans Panama et les lieux qu’ils vont visiter, tout laisse  croire que c’est bien pour les oiseaux.

   Tout est donc prêt et un lundi matin je suis à 6heures 30 à Burbayar, dans la forêt de San Blas, pour les récupérer.

 

 

  Nous partons donc vers les 7 heures 30, et trouvons sur notre route, Arquimédès qui est un guide spécialisé en recherche d’oiseaux. (Les noms sont réels)

  Notre premier arrêt sera pour la réserve San Francisco tout près de Torti dans les montagnes de "Jiba del Toro"

  De suite, on sent qu’ils ont l’habitude du terrain, et se fient aux divers sons et chants ténus que l’on peut entendre des deux côtés de la piste.

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  Très vite, grâce à leur habitude et leur vue, je peux moi aussi voir certains oiseaux.

  En tout premier lieu un Keel-billed Toucan, sur la cime d’un cecropia.photo6

 

  En repartant du parc, tout près de la route, un oiseau de proie s’élève avec une espèce de rat dans les serres. Le temps de descendre de la voiture et le voilà au loin dans les premiers arbres de la forêt.

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  Personnellement c’est la première fois que je vois un tel exemplaire. La couleur encore claire indique, d’après les spécialistes qui m'entourent,  qu’il s’agit d’un adolescent, adulte son plumage sera plus foncé.

  Plus tard nous arriverons au Lodge Filo del Tallo, où immédiatement Zheng et Gan partirons vers la lisière de la réserve pour essayer de voir des espèces endémiques. Il y a autour du lodge, si l’on cherche bien, de la vie qui demande à être découverte.

  Par exemple le Gobe-mouches Kiskadee à quelques mètres d’un bungalow.photo9


Un peu plus loin un jeune hibou Spectacled semble nous attendre.photo11

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  Une bonne nuit nous attend au Lodge après cette journée très chargée, demain sera tout différent et surtout plus calme. Par contre nous devons partir vers 5 heures 30 pour arriver sur le fleuve au lever du jour.

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  C’est parti, nous sommes sur le Chucunaque, le fleuve le plus long du Panama. Ses eaux sont éternellement boueuses, même en saison sèche, les berges se dégradent au fil du temps, le cours est sans cesse modifié par les arbres emportés par les crues.

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  Nous descendons avec le courant, sans moteur, juste guidés par Crismelo et sa rame. Cela permet d’écouter les chants des oiseaux et les repérer plus facilement.

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  Les deux appareils ne chôment pas, on dirait des mitraillettes. Pour chaque oiseau vu, une vingtaine de photos. Ce soir en confirmant le nom, les déchets seront éliminés.

  Nous resterons sur l’eau plus de quatre heures, ce qui nous permet de voir des quantités d’oiseaux dans des conditions optimales. Pas de bruit, pas de déplacement rapide, nous ne gênons pas la faune.

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  On voit des oiseaux à tous les détours du fleuve, chaque courbe nous dévoile une surprise.  Nous ne parlons même pas, tout est nature, tout est écoute et attention.

  Nous rencontrerons des oiseaux que nous n’attendions pas comme ce très beau

Grey-Hawk (Faucon Gris) qui n’a manifesté aucune crainte (dessous à gauche)

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  Les Oropendolas quant à eux nous charmerons par leurs chants variés (dessus à droite) 

  Le moment est venu de se dégourdir les jambes, nous abandonnons la pirogue, les gilets de sauvetage, notre repas de midi, seuls sans gardes au bord de la rivière, personne n’y touchera, nous ne rencontrerons personne sur le fleuve de toute la journée.

  Entrée en forêt, bottes aux pieds, le sol est gorgé d’eau, les moustiques pullulent.  Nos deux clients ne sont pas habitués à marcher longtemps, mais l’envie de découvrir les pousse en avant.

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  Ici, rencontre avec les insectes, qui ne sont pas prévus au programme, un intérêt de leur part très mitigé.

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  Mais ils ont fait quelques photos des spécimens les plus marquants.

  Nous passons notre deuxième nuit au Lodge.

  Troisième jour, levés très tôt pour être sur le Rio Savana au petit matin.

  La descente se fait là aussi à la rame, pour voir le plus possible d’oiseaux.

  Au village, un instant de repos et visite de la colline qui mène au Belvédère. Il fait déjà très chaud et rien ne bouge. Il fait si chaud que vers 14 heures un gros orage nous bloque dans la maison et nous devons attendre la fin.

  La température ayant baissé, les oiseaux recommencent à bouger, on les entend chanter un peu partout. 

  C’est le moment de prendre la piste et de chercher des spécimens. On va beaucoup marcher le long de la piste, nous y verrons beaucoup d’activité.

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  Troisième nuit au Lodge, avant de revenir le lendemain à Panama après 8 heures de route, dues aux arrêts pour voir des oiseaux jusqu’à la nuit…

 

 

 

Toutes les photos sont de Michel Puech

Montage ML

 

 

 

 

 

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