A Kuna Yala, l'habitation traditionnelle sur les îles San Blas

Publié le par Michel Lecumberry

  La demeure est plus ou moins grande suivant l'importance de la famille, mais elle comporte presque toujours trois huttes, disposées autour d’un patio. Si l’habitation est en bord de mer l’ensemble est complété par un petit ponton de bois.

  La plus grande case sert dans la journée de salle de séjour et pour la nuit, hamacs déroulés, c'est le dortoir familial. Rares sont les meubles, quelques sièges rudimentaires, un coffre pouvant servir de coiffeuse, mais point d'armoire. Ici les vêtements sont pendus au plafond, un peu comme chez nos teinturiers. Si la famille est nombreuse, et c'est souvent le cas, c'est une symphonie de couleurs vives qui égaye l'envers des palmes couleur caramel du toit.

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  La hutte moyenne, c'est soogaya, la cuisine. Le foyer, est à même le sol, cinq grosses bûches disposées en étoile se consument à longueur de journées. Il est surmonté soit d'un gros faitout où mijote durant des heures le dule masi traditionnel, soit d'une claie où se fume la pêche ou la chasse du jour, cachée parfois sous un morceau de carton sévèrement amoché.

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  Enfin, la plus petite, sans toit, souvent montée sur pilotis au-dessus de l'eau, sert pour les ablutions et aussi de WC.

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  Construire une hutte est dans la plupart des villages une affaire communautaire, le "Chef des maisons" fixe une date. En prévision, le propriétaire récolte bambous et palmes et le jour dit les hommes du village viennent bâtir la nouvelle hutte. Cela ne prendra qu'une journée et généralement elle durera de quinze à vingt ans.

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  La structure traditionnelle est faite de quatre poteaux d'angle et de deux poteaux maîtres pour le faîtage sur lesquels sont fixées des poutres horizontales. Cette ossature plantée en terre supporte les parois extérieures de bambous qui ferment la hutte et les voliges de roseaux sur lesquelles sont liées les palmes qui assurent la couverture.

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  Dans la cour pousse parfois un arbre à pain, un ou deux bananiers, de petits piments et quelques fleurs. En liberté surveillée, on rencontre souvent un chien, un chat, un couple de perruches ou un écureuil, les Kunas ne sont jamais bien loin de la nature.

  Les habitations avec "vue sur mer" sont pourvues d'un petit ponton en bois et d'un espace empierré où chaque soir sont hissées les pirogues de la famille.

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