Le drapeau panaméen
Les panaméens sont fiers de leur drapeau, il faut reconnaître qu’il est beau. Mais le plus important est que celui-ci traduit un espoir et une promesse de paix.
Au moment de la séparation d’avec la Colombie (Novembre 1903) le Panamá avait connu les affres de la guerre des 1000 jours, une des nombreuses guerres civiles que connaissait et connaît encore actuellement la Colombie*. Ces guerres civiles opposaient dans une lutte fratricide les conservateurs aux libéraux.
Au Panamá, après la séparation, les deux grands partis s’entendirent pour ne pas tomber dans des guerres inutiles et destructrices. Le parti libéral arborait un drapeau rouge, les conservateurs un bleu.
Notre pavillon national traduit ce désir et cette promesse.
Le drapeau reprend les couleurs des partis ainsi que le blanc, couleur de la paix. Il est divisé perpendiculairement en quatre rectangles.
Deux blancs avec l’un une étoile rouge, l’autre une étoile bleue. Ces deux rectangles représentent les deux partis se faisant la paix. Les deux rectangles l’un rouge et l’autre bleu personnifient la population panaméenne.
Pour résumer la symbolique, le message est le suivant : nous serons sans doute souvent adversaires politiques mais jamais ennemis.
Le drapeau a été conçu par Manuel E. Amador** et confectionné par María Ossa de Amador, épouse du premier président du Panamá. Chacun a reçu vingt-sept pesos-or pour le travail.
L’histoire du drapeau, sa confection et son adoption furent sujets de nombreuses controverses. Cependant finalement un décret fixa définitivement notre pavillon national.
Le français Buneau Varilla, dont nous reparlerons plus tard, avait proposé un drapeau confectionné par son épouse, projet qui fut rejeté. Il contenait les couleurs espagnoles et était franchement beaucoup moins beau et certainement moins symbolique puisqu’il faisait référence à la future voie d’eau interocéanique.
Avec leur drapeau, les panaméens ne doivent pas faire n’importe quoi. Il y a une façon de le plier et lorsqu’il est usé, on ne peut le jeter mais on doit le brûler selon un rituel. Pas question de le laisser traîner à terre. Il ne peut être hissé dans les maisons particulières que lors des fêtes patriotiques, les autres jours, seules les administrations peuvent le faire. Si vous hissez en même temps un drapeau panaméen et celui d’une autre nation, le premier doit se trouver le plus haut et sa grandeur doit être au moins égale à l’autre pavillon. (Décrets de 1925 et suivants)
L’année passée des commerçants avaient mis en vente des casquettes et des sandales reproduisant le drapeau, ils se sont vus sanctionner pour manque de respect et ont dû retirer cette marchandise de la vente.
notes:
* mais sous une autre forme : la FARC issu d’un mouvement de révolte des peones colombiens et le Movimiento de Liberación National composé notamment de militaires
** Graveur et peintre reconnu, fils du premier président du Panamá