Interview de Jean-Pierre Brion
J'ai rencontré Jean-Pierre peu après avoir mis pied à terre à Portobelo. Il accompagnait un groupe de touristes. Avec Coco ma compagne nous exposions quelques uns de nos bijoux en tagua dans le fort San Gerónimo qu’ils visitaient. Nous sommes rentrés à la maison avec ses voyageurs et avons pris le café tous ensemble.
Nous nous sommes rapidement liés d'amitié car nous partageons quelques hobbies: le cinéma, la musique, nos compagnons chiens et les visites aux amérindiens.
C'est en outre un super photographe et un historien amateur de grand talent qui, à chacune de nos rencontres m'apprend beaucoup de choses intéressantes sur le pays. Il monte à cheval depuis de très nombreuses années et continue ici à faire des balades équestres qui lui permettent de découvrir des chemins que les espagnols contrebandiers utilisaient à l’époque de la colonisation.
Son amour du Panamá et sa magnifique connaissance de ce pays et de son histoire l'ont conduit à vouloir partager son savoir en devenant guide touristique...
Lorsque je lui ai parlé du blog, il fut immédiatement enthousiaste.
Interview
Pourquoi et comment es-tu venu au Panamá?
Mon épouse est panaméenne. J’ai passé plusieurs fois des vacances au Panamá. J’ai flashé et décidé de venir m’installer ici le jour où je prendrais ma retraite.
J’ai été conquis par la beauté de la nature et par la gentillesse des gens avec lesquels, parlant l’espagnol, j’avais des contacts fréquents.
Et pour quelles raisons es-tu resté ?
Je me suis rapidement adapté au mode de vie tropical et j’aimais assez cette contrée où tout n’est pas réglementé, interdit etc.
Enfin, mon épouse, la famille et le climat y sont aussi pour quelque chose.
Durant ces années passées ici, quel a été ton plus beau coup de cœur ?
La découverte, puis la fréquentation des amérindiens emberas. Leur gentillesse, leur simplicité et la beauté de leurs femmes.
Par ce choix je ne dénigre pas les autres communautés, noires, métis et autres amérindiens qui m’ont aussi séduit, mais mon cœur appartient aux Emberas.
Et, par contre, y a-t-il, un coup de gueule que tu aurais aimé pousser ?
Haro sur les politiciens: ils ne sont pas là pour gérer le pays et veiller au bien-être de leurs élus mais pour se remplir les poches. Ce fut d’abord l’horrible période militaire avec les dictateurs Omar Torrijos et Noriega, ensuite avec le rétablissement de la démocratie le retour de tous les politiciens véreux qui ne font que continuer un pli existant depuis l’indépendance d’avec l’Espagne..
Un nouveau gouvernement vient d’être élu. Il semble qu’il existe un souci pour l’amélioration du niveau de vie des panaméens et des changements s’opèrent. Pourvu que cela dure….. En dernière minute, il semble que l’on dérape à nouveau sur des principes fondamentaux (séparation des pouvoirs). Tout dans les lois, le contraire dans les faits. Pauvre Panamá.
Une question aussi : quand les panaméens chercheront-ils un travail et non un emploi ?
Que dirais-tu à un ami pour l’inciter à venir passer des vacances au Panamá ?
Je lui parlerais de la beauté et la diversité de la nature et des cultures, enfin de la gentillesse des habitants.
Je signale que de nombreux amis sont venus me rendre visite et ont été conquis. Quelques uns m’ont déclaré qu’après leur séjour, ils comprenaient enfin pourquoi j’avais quitté la mère patrie.
Quel est ton point de vue au sujet du développement du tourisme au Panamá ?
Je crois que le gros effort à faire se situe dans l’infrastructure du pays. Peaufiner le travail des agences : mieux faire connaître le pays auprès des agences européennes. Continuer à former le personnel hôtelier notamment dans l’apprentissage des langues.
Si tu quittais un jour le Panamá, trois images que tu emporterais dans le cœur ?
Les indiens emberas.
L´île de Coïba
La corruption monumentale du monde politique et des affaires et le peu de sérieux des fonctionnaires gouvernementaux et privés.