Tourisme au Panama, le Fort San Lorenzo
“Castillo San Lorenzo el Real de Chagres”
Les vestiges de la structure imposante de ce fort témoignent de son importance stratégique lors de la colonisation espagnole. Ils permettent également, comme à Portobelo, de se rendre compte de l’évolution de l’architecture militaire entre la période de type quasi moyenâgeux des premières constructions et le style néo classique des transformations définitives du 18ème siècle.
La route qui mène à son site grandiose traverse le Canal de Panama sur une passerelle amovible, un peu impressionnante, en contrebas des portes des écluses de Gatún. Passant plus loin sur un pont qui enjambe le canal inachevé de Ferdinand de Lesseps, elle serpente ensuite dans le Parc National du Chagres. La forêt primaire et les animaux sauvages que l’on peut parfois apercevoir avant de découvrir le Fort de San Lorenzo sont protégés.
Du fait de sa position dans la zone militaire lors de la présence des Américains, ce site est longtemps resté inaccessible aux visiteurs. Il fait maintenant partie des hauts lieux du tourisme historico écologique du Panama.
La visite du fort
Après avoir serpenté à l'ombre des grands arbres du Parc National du Río Chagres, dès l'esplanade du parc à voitures, la splendeur lumineuse du site apparaît, encadrée par l'arche d'un magnifique albizzia centenaire. D'un bras affectueux incliné jusqu'au sol il semble vouloir protéger les vestiges de pierre et de fonte qui ont traversé le temps pour témoigner de cette époque de bruit et de fureur que fût la colonisation espagnole. En période de nidification sa frondaison permet à une colonie d’oiseaux tisserands, des Oropendulas, d'y suspendre leurs œuvres d’art. Une fois passé sous l’arbre, jeter un coup d’œil en haut à gauche pour les observer, s’ils sont là...
Traverser le tertre sans oublier d'admirer sur la gauche, scintillant entre ciel et rangée d'hibiscus, le Río Chagres qui, calmé depuis la construction du barrage de Gatún, vient essayer ici de remplir la Mer des Caraïbes. A l'époque il était tumultueux, capricieux et capable de furieuses crues durant la saison des pluies.
Les courageux éviterons de rentrer dans le fort par la passerelle visible, c'est un passage récemment mis en place, il est plus judicieux de ne l'emprunter que comme sortie. Préférer la véritable entrée qui se fait en contournant le mur d'enceinte par la gauche (A), pour arriver dans le fossé qui sépare la forteresse de la "plateforme extérieure" (B). De l'intérieur du fossé il y a une vue intéressante sur le pont qui l'enjambe (C), constitué de deux parties. L'une, dite "pont dormant", est faite de deux solides voûtes plein cintre bâties en pierre. L'autre partie, aujourd'hui disparue, et remplacée par une passerelle fixe, était un pont-levis en bois à balancier et contrepoids. Ce système remplaçait au 18ème siècle les ponts-levis à chaîne, beaucoup plus difficiles à manœuvrer. Seuls témoignages visibles: les lumières percées dans la façade du bâtiment de corps de garde où s'articulaient les balanciers.
Pour accéder au pont, comme autrefois, monter l'escalier de pierre construit dans la contrescarpe de la plateforme extérieure.
La belle bâtisse carrée, construite en pierre et briques, est l'entrée principale de la forteresse. Il existait aussi dans les fossés des passages voûtés donnant accès à la place d'armes, certains ont été murés. Passé ce poste de garde, on débouche sur l'esplanade qui domine toute la plateforme basse. La vue est impressionnante avec, en arrière plan, la mer des Caraïbes et l'embouchure du Chagres. Sur cette esplanade, l'eau de pluie était récupérée et conduite dans la citerne située en contrebas (I).
On découvre d'ici les ruines des deux grands bâtiments en brique, à gauche celui du corps de troupe (G) et à droite la "Casa del Castellano" (trad. La Maison du Castellan), le logement des officiers (H).
Pour descendre vers la place d'armes mieux vaut passer par la rampe (E) car l'escalier en pierre (F) n'est plus en parfait état, avec précautions, on pourra toutefois l'emprunter pour le retour et avoir ainsi un point de vue différent sur le fort et sur la petite crique située en contrebas.