La pollera, le vêtement traditionnel féminin du Panama. (2) La pollera montuna
La pollera montuna
A l’origine, cette tenue populaire (déjà présentée dans l'article consacré au Festival del Manito de Ocú) était portée quotidiennement dans certaines régions du sud de l’Espagne et par la suite ici même. Si aujourd’hui ce n’est plus le cas ailleurs au Panama, dans la région de l’Azuero elle est encore utilisée fréquemment le dimanche et lors des fêtes familiales et patronales. On trouve plusieurs variantes de cet ensemble suivant la ville d’origine (Los Santos, Ocú, Antón, Natá ou encore La Chorrera sont les plus notoires). Et puis il y a la créativité personnelle qui rend parfois la classification difficile…
Pollera montuna ocueña (Village d'Ocú et environs. Province de Los Santos.
Blouse à deux volants (arandelas) bordés généralement de dentelle Valencienne. Autour de l’encolure deux rangées de trou-trou séparés par un entre-deux de dentelle (ou parfois de guipure) dans lesquelles passent des laines de la même couleur que la jupe. Ces laines se terminent devant et derrière par des nœuds en forme de pompons. La jupe de coton (chintz) comporte trois volants séparés par deux ou trois lignes blanches. Le chapeau est un blanquito (appelé aussi ocueño)*1 avec ou sans cordon noir. Deux longues tresses descendent dans le dos, nouées en bout avec la même laine que celle utilisée pour la blouse. Piqués dans les cheveux, près des oreilles, deux boutons de fleurs en tissu, sur la poitrine une ou deux chaines en or, des colliers de graines dites « larmes de St Pierre »*2 et un tour du cou de satin noir portant un bijou en or*3 complètent la tenue. La dame porte également une mantille pliée sur l’épaule, un mouchoir brodé passé dans la ceinture qui descend d’un côté sur le haut de la jupe et, en bandoulière, une aumônière faite au crochet.
Pollera montuna santeña (ville de Los Santos et environs)
La blouse porte des broderies sur son unique volant. Le ruban qui tombe de la ceinture, les escarpins et la laine des trou-trous et des tresses sont de la même couleur. Aux champs on portait le chapeau mais lors des manifestations festives c’est le tembleque qui peut le remplacer.
*1- voir ici l’article sur les chapeaux "pintaos"
*2- graines de la plante tomila (Coix lacryma-jobi)
*3- cet accessoire est appelé «"tapahueso" (trad. cache l’os), en fait le bijou doit cacher la fossette sus-sternale.
Article suivant: la pollera basquiña
retour sur le chapitre d'introduction