Découverte du Panama. Circuit de quatre ou cinq jours "A la rencontre des indiens Kunas et Emberas" (art 4) En route vers un village embera.
Aux premières lueurs du jour naissant, petit déjeuner rapide et hop! On saute sur la pirogue, les bagages attendent déjà sous la bâche protectrice. Pablo et Jacinta seront de la balade, ils tiennent à nous accompagner jusqu'à l'aérodrome. Durant cette courte navigation, le soleil pointe le bout de son nez, garder un appareil photo à portée de l'œil peut-être parfois une bonne idée. C'est l'heure à laquelle les petites pirogues à voile partent à la pêche vers les récifs de corail. Clic-clac, un beau contrejour!
Près de la petite cabane qui sert d'aérogare, des kunas candidats au voyage sont déjà là, espérant une hypothétique place libre. D'autres attendent le fret, en fait le "frais", fruits et légumes, pour les lodges du coin. Autre bon moment pour fixer en mémoire les dernières images de nos amis kunas. Pour les garder en mémoire digitale de son appareil, c'est plus difficile car il est interdit de prendre des photos sauf autorisation expresse des "modèles"*.
Déboulant de derrière la colline emplumée de cocotiers, comme rapace sur sa proie apeurée, le petit vrombrisseur nerveux fond vers le tarmac gondolé. Dernières accolades chaleureuses de nos hôtes. Par le hublot, bientôt la der des ders de ces images colorées. Toutes resteront dans la besace des meilleurs souvenirs emportés de ce petit paradis, toujours abandonné à regret.
En approche sur la capitale, survol de contraste, c'est évident nous sommes de retour dans un autre monde. Aérogare un peu plus conventionnelle qu'aux San Blas. La petite cocker golden, de son joyeux slalom renifleur entre les sacs posés au sol et en vrac, fera le spectacle avant quelques formalités parfois longuettes mais toujours bon enfant.
Transfert d'à peine un peu plus d'une heure, nouveau décor. Au bord d'un fleuve nous attend une longue pirogue piquetée de gilets de sauvetage orange-fluo qu'il faudra enfiler. Rassurez-vous, pas de rafting en perspective, seulement un règlement général, au Panama on protège les visiteurs du mieux possible. Pour nous aider, des hommes à la belle prestance, curieusement vêtus, dire plutôt dévêtus, nous aident à prendre place. Jupette de perles colorées enroulée sur un pagne de couleur vive, torse nu ombré de tatouages tribaux.
Navigation fluviale plaisante, les rives sont toujours un spectacle animé. Au hasard des méandres, un aigle pêcheur au boulot, des tortues posées comme statues grecques sur un vieux tronc d'arbre, un singe un peu espion ou encore un paresseux candidat au suicide par gueule de croco (ça c'est dans la catégorie "jour de chance", je parle pour nous…).
Arrivée aux rives du village. A terre, accueil en musique. Big flash! Ah, les couleurs portées par ces femmes emberas, rehaussant le trait noir de jais des cheveux qui ruissellent dans le dos. Les gamins sont là aussi à frapper dans les mains au rythme des tambours, les yeux rieurs, ronds comme des billes d'anthracite. Les flûtes redevenues muettes, mots de bienvenue accompagnés d'amicales poignées de mains dans un joyeux mélange visiteurs-visités. C'est un "vous êtes ici chez vous" qui saisit de suite au cœur.
Note:
*- finie cette série d'articles, dans la rubrique "faire des photos au Panama", nous verrons comment pratiquer chez les indigènes.