Café du Panama. A la découverte des meilleurs cafés du Monde. 2/ Chez les Kunas de la cordillère

Publié le par Michel Lecumberry

  Panama, six heures du mat’, lobby de l’hôtel DeVille.

  Au menu de ce premier jour, un super hors d’œuvre : visite en hélicoptère d’un village Kuna perdu dans la cordillère. Ils y cultivent artisanalement un café de qualité. Mais en premier lieu, rencontre avec "Monsieur et Madame Café".

  Brisons là le suspens, j’attends Paul Dequidt*, découvreur et torréfacteur des meilleurs cafés du monde, accompagné de Mania, son épouse. Par deux ou trois fois la porte d’ascenseur libère de matinaux voyageurs avant que mon intuition, formatée par les courriels échangés, ne m’incite à me lever pour accueillir les personnes que j’attendais depuis quelques jours avec vive impatience.

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  Je reconnais aussitôt le regard et la démarche de l’homme, un bourlingueur. Qu’il me pardonne, lisant ces lignes, si j’indique ici ma première impression. Vient vers moi, un être qui serait, dans la nature, entre chêne et ours brun, si vous voyez ce que je veux dire… Et si l’expression n’avait pas été un peu (politicalement) galvaudée, je dirais : une force tranquille. La paupière des grands voyageurs, à demi close pour mieux focaliser l’horizon toujours repoussé, ne peut cacher la bonté du regard bleu, sa soif d’écoute et son besoin vital d’émerveillement. Près de ce roc en mouvement, une gracile libellule qui, je le pressens, ne doit pas s’éloigner beaucoup de son centre de gravité aimé. Ici aussi, douceur et fragilité mais détermination. Mania, depuis trente ans, accompagne son inlassable Paul au cours de tous ses voyages pour rechercher les cafés les plus rares et rencontrer les communautés autochtones des pays producteurs. De retour au Panama, cinq ans après leur première visite, Paul et Mania vont vivre ici leur soixantième expédition !

  - Ah ! Il nous tardait de voir à quoi ressemblait celui qui allait nous accompagner pour ce voyage, nous avons cherché une photo sur votre blog, vainement…

  - (Ecartant les bras) Et bien voilà… c’est tout ce dont je dispose en magasin pour vous !

  (Rires partagés) La glace est rompue. Nous serons en pays d’amitié, en deux minutes, oublié le petit trac d’hier au soir. Dans le taxi, premiers échanges à bâtons rompus autour de notre programme de visites, de nos intérêts communs pour les indigènes et pour la photo. Lors du précédent voyage le choix de la date proposée par l’agence choisie ne correspondait pas du tout aux désirs de voir et de photographier les indigènes cueillant du café. Au plus fort de la saison des pluies et hors période de la cueillette, la moisson fût tristounette et plus que maigre… Je dissipe vite l’inquiétude bien légitime, cette fois toutes les chances ont été mises de notre côté.

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  A l’héliport, nous attend Kyle, notre sympathique pilote canadien. Lui et moi nous connaissons déjà,  je suis passé le rencontrer pour parler du futur vol et repérer, sur Google Earth, le petit village de Norrá perdu dans la forêt montagneuse de la Comarca Kuna de Mandugandí.

  GPS réglé sur sa destination, le gros insecte sang et or s’est déjà extirpé de son repère. Bien sage sur le tarmac mais impatient d’aller vers ces contrées inconnues de lui où courent de grands fleuves festonnant de somptueuses forêts vierges. Il devra quand même passer au dessus d’un lieu déjà souvent survolé, le lac Bayano, situé à mi chemin entre la capitale et les îles San Blas de l’est.

  art2-3  Passés les étranges lavis de ces rives lacustres, Kyle suit maintenant les méandres d’une indolente rivière vite reconnue par Domingo, le guide Kuna qui nous accompagne pour cette journée d’expédition. Un premier village est survolé mais abandonné à sa quiétude, le suivant n’aura pas cette chance. Deux rotations à basse altitude autour du terrain de foot pour en éloigner des occupants trop intrépides et le vrombissant objet volant se pose délicatement sur le tapis élimé.

art2-4    Un à un, il nous faut plonger dans le joyeux lac bigarré des enfants accourus nous accueillir. Nous sommes en pays Kuna ! Mania et Paul sont à pied d’œuvre pour la première visite de ce beau voyage « Panama 2012 ». 

 

La suite

 

 

* Paul Dequidt Torréfacteur

 

 

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E
oui cette région du globe est réputée parait il pour avoir de très bon café, les meilleurs au monde même.Je suis café mais je n'y ai jamais mis les pieds, donc je sais pas!
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S
Bonjour Chris<br /> Merci de votre sympathique commentaire. Le Panama vous attend, vous pourrez ainsi déguster des variétés de café à la renommée mondiale. Bien cordialement. Michel.