Café du Panama. A la découverte des meilleurs cafés du monde. 1/ Intro
Avant de recevoir, il y a une quinzaine de jours, ce courriel envoyé par Christophe*, mon ex collègue, mon maître en matière de guidage estampillé "culturel" et néanmoins ami, j’avoue que mes connaissances en café se limitaient au plaisir que me procure cette boisson essentielle. Clôturant depuis belle lurette mes repas de midi, ce point d’exclamation s’il est joyeux, a la délicatesse de te faire oublier un menu trop vite élaboré ou trop vite avalé mais s’il est triste, le bougre est capable de t’anéantir les papilles, effaçant le souvenir d’une table pourtant gastronomique.
Amical, rendant coup pour coup, il sait être le petit "coup de fouet" qui met fin aux prémices du pernicieux "coup de pompe" qui te guette, tapi dans les creux de ta journée de boulot.
Et son parfum est toujours là pour te faire remonter le temps. Comment pourrais-je oublier le goût du "petit noir" mélangé au crissement d’un croissant chaud croqué avec gourmandise. Halte revigorante, debout au comptoir d’un troquet parisien, posé là, juste à l’endroit idéal sur le chemin matinal de la fac. Accroché au zinc, comme noyé à la salvatrice bouée, ton éphémère mais quotidien voisin, éreinté par sa nuit de "trois huit", compte sur la "p’tit’ goutte" ajoutée avec compassion par le "bistro" dans sa tasse brulante pour retrouver courage, te souhaiter le bonjour et rentrer chez lui.
Oui, pour moi, le café c’était ça et pour le côté "technique", à peine capable de distinguer un arabica d’un robusta… Après, reconnaître son origine, sa provenance, Ethiopie, Guatemala ou Vietnam ? Là autant avouer que je nageais dans un lac de nullité sans jamais atteindre les rives de la médiocrité, comme le notait affectueusement un prof d’histoire sur mon carnet scolaire en fin d’une année plutôt consacrée à la chasse à la palombe et à la pêche à la truite.
Le message de Christophe venait à point me tendre une perche salvatrice. Non qu’il m’y fit un cours ex-cathedra ou quelque copier/coller de Wikipedia, mais m’annonçait simplement qu’un monsieur, que nous appellerons pour le moment "Monsieur Café" allait rapidement me contacter pour que je lui concocte un voyage bien particulier au Panama.
Deux jours plus tard, le courriel arrive !
Après un long entretien téléphonique, pour cadrer le but et le déroulement du voyage, nous avons beaucoup échangé par Internet afin de préciser chaque détail de ce déplacement aux airs d’expédition. Le programme s’articule autour de deux thèmes : la recherche de cafés d'exception et la photographie de communautés indigènes de pays producteurs pour la rédaction de livres. Tous les détails sont réglés, hélicoptère, vols d’avions privés et de lignes régulières, hébergements, tous réservés.
Et me voilà, dans ma chambre d’hôtel de Panama, à écrire cette introduction un peu de trac au ventre, l’aventure débute demain matin…
*- Jean-Christophe Henry après avoir vécu de nombreuses années au Panama, où il fût (entre autre) un guide touristique apprécié pour son talent d’historien et ses connaissances du pays impressionnantes, a récemment retrouvé les doux coteaux de son Médoc. Les lecteurs de ce blog ouvrent toujours avec grand intérêt les (trop rares) articles que très amicalement et là aussi avec grand talent il a bien voulu publier ici.