Amérindiens du Panamá: Les femmes emberas
Lors de ma première visite dans une communauté embera, avant l’arrivée massive des touristes, j’ai été séduit par la beauté des femmes emberas.
Après avoir remonté le Rio Chagres dans une pirogue conduite de main de maître par deux membres de leur communauté, j’arrive à proximité du village. Des musiciens nous accueillent au son de leurs tambours, flûtes et "campanas"*. Un groupe de femmes descend sur la rive pour souhaiter la bienvenue et immédiatement le charme a opéré.
Les sourires, le timbre de leurs voix, les superbes cheveux noirs descendant jusqu’à la chute des reins, les parures et paréos multicolores et la souplesse de leurs mouvements, tout est là pour vous conquérir à tout jamais.
Depuis lors, j’ai accompagné de nombreuses fois les touristes dans les différentes communautés et le charme n’a jamais cessé. Tous ceux que j’ai escortés ont succombé à cette beauté. Je crois ne pas me tromper en disant que ce sont certainement les panaméennes les plus photographiées.
Par la suite, mes visites, lectures et recherches m’ont fait découvrir la richesse de la culture embera, la simplicité des mœurs, la logique de la cosmologie ainsi que les relations étroites que ces amérindiens entretiennent avec la nature qu’ils respectent profondément.
Je vous parlerai de l’organisation, de la culture et du mode de vie des emberas dans un prochain article.
J’ai trouvé des textes insistant sur la beauté indienne.
Les premiers à en parler sont les "conquistadores". Différents écrits relatant la conquête du Nouveau Monde insistent sur la beauté des femmes amérindiennes qui sont décrites comme "très belles, affectueuses, douces et ardentes".
Balboa**, a épousé une indienne du nom d’Anayansi, réputée pour sa beauté. Il n’est pas le seul à avoir été conquis, de nombreux colons espagnols ont épousé ou se sont mis en ménage avec celles-ci.
Il est à noter que les premières femmes espagnoles envoyées sur le Nouveau Continent ne l’étaient pas à la demande des colons mais suite à une lettre de l’évêque qui tempêtait à propos de "relations indignes entre colons et sauvages"***.
Armand Reclus, qui recherchait les différentes possibilités pour le percement d’un canal à travers le Darien, a couché ses impressions et ses aventures dans son livre "Panama et Darien, voyages d’exploration 1876 – 1878" Hachette 1881.
Il écrit : “Les indiens du Sud (versant Pacifique) ont hérité de la vigueur, de la beauté et de leur superbe couleur de peau."
"Dans le Darien l’attention est continuellement attirée par la beauté des femmes"
J.M.G, Le Clézio a vécu de nombreuses années chez les emberas. Il écrit dans son livre "Haï"*** une apologie de la femme embera.
Je vous en livre quelques passages:
"Beauté de la femme. Beauté qu’on ne comprend pas tout d’abord, qui déroute, qui inquiète (….) Comment est-ce possible ? Voila un peuple qui ne mange presque jamais à sa faim, qui est privé presque continuellement des ingrédients de base de la diététique moderne (…) et tout cela a pu produire des corps aussi harmonieux, aussi forts, aussi endurants ?"
"La chevelure noire dense pareille à un fleuve de jais, coiffée chaque matin, longues jusqu’aux reins"
"Et d’où vient la beauté de ces visages aux yeux obliques, au nez délicat, aux pommettes hautaines ? La beauté de ces corps souples, aux hanches larges, aux épaules carrées, aux seins libres ?"
"La beauté de la femme indienne est l’effet de sa liberté. Liberté de choisir pour son corps et pour son esprit son travail, ses accouplements, ses enfantements"
"Apparues (les indiennes) sans rupture, sans déchirement entre les autres formes vivantes sur la terre. Apparues non pas pour détruire ou pour dominer mais pour respirer, pour manger, boire, pour nourrir, pour aimer et faire croître la vie dans leurs ventres".
Mais assez de paroles, je vous invite à voir un diaporama de clichés pris dans les différentes communautés. J’espère vous faire partager mes impressions. Peut-être aurez-vous l’envie de venir les découvrir avec moi.Voir le Fichier : FEMMES_EMBERAS.ppsx
*campana : carapace de tortue utilisée comme percussion á fréquence aigüe.
**Vasco Nunez de Balboa, premier gouverneur en place, dont nous reparlerons.
*** Le même évêque supplia l’empereur Charles-Quint un peu plus tard de ne plus en envoyer car celles qui acceptaient l’aventure étaient majoritairement des prostituées.
****J:M :G : Le Clézio « HAÏ ». Les sentiers de la Création. Ed. d’art Albert Skira SA : Genève et Flammarion 26 rue Rcine, Paris C 1971