Origine des "Congos" de la côte atlantique du Panamá

  Depuis l’origine de la colonisation arrivèrent à Portobelo, en même temps que les blancs, des noirs connus sous le nom de “ladinos”. Ils provenaient d’Espagne et du Portugal où ils avaient été introduits depuis la venue des Arabes au 8ème siècle. Au fil des générations le type négroïde d’origine s’était donc dilué par le métissage avec les blancs, les Arabes, les Maures et les autres occupants de la Péninsule ibérique. Dans bien des cas ces noirs arrivèrent ici libres.

Plus tard, sous le règne de Charles V, Portobelo étant devenu le “Centre de la Caraïbe“, les Espagnols commencèrent à importer des esclaves noirs originaires de différentes régions d’Afrique occidentale et orientale. On les appelle les noirs “bozales” (les muselés…), ils amènent avec eux une culture vieille de 4000 ans, leurs croyances et leurs traditions.

  Entassés dans les bateaux négriers arrivent ainsi d’Afrique des milliers de noirs d’origines, d’ethnies, de langages, d’âges et sexes différents. Seule leur spiritualité, qui se reflète dans leur travail quotidien, les unit. En semant ils implorent Dieu pour obtenir une bonne récolte, quand ils récoltent, ils le remercient du fruit de leur labeur. Leurs chants et danses expriment les louanges.

De nombreux esclaves maltraités s’enfuient et se réfugient dans la jungle, des petites communautés se forment sous les ordres de quelques leaders. C’est à cette époque que certains récits situent l’origine de la tradition “Congo”, parlant d’un certain Jua de Dio, qui aurait dirigé une communauté d’esclaves révoltés. Son existence n’a pu être prouvée, mais on a trouvé traces de leaders, comme Bayano et Mandinga, qui luttèrent avec succès contre les Espagnols, obligeant ceux-ci à négocier un traité de paix autorisant les anciens esclaves à vivre en communautés séparées.

   La société panaméenne actuelle est le fruit de nombreux métissages qui l’ont rendue très riche culturellement. Les conquistadors se sont mélangés dès le début avec les indigènes, puis sont arrivés les esclaves noirs, plus tard les Asiatiques, Hindous et autres. Ceci a donné naissance à une population pluri culturelle. La culture “Congo” a quelques quatre siècles d’existence et son folklore est un des plus intéressants de Panamá. (à suivre...)