Ahhh… les transports collectifs de nos voyages!
Après une traversée, le voilier se repose parfois et toi tu vas à terre pour te balader un peu et faire des rencontres, un bistrot, une bière fraîche ou les bus, c’est bien pour ça. Et les escales sont émaillées d’histoires de bus.
Des taxis-brousse africains me restent d’intenses souvenirs de couleurs et de senteurs. De ces couleurs bigarrées, boubous et baluchons enchevêtrés, se tassant parfois pour faire de la place à une biquette, et de ces fortes senteurs africaines lesquelles me poursuivront en mer deux jours durant, portées par l’alizé sympa qui gonflera mes voiles jusqu’à la Caraïbe.
Après dix-huit jours d’un silence à peine froissé par le clapotis de l’étrave et le bruissement du vent dans les voiles, je débarque à Trinidad. Et là, pour la première fois de ma vie, je rentre dans un "baffle monté sur quatre roues"! Le DJ qui est au volant, dreadlocks en folie, conduit pied au plancher et bouton du volume au taquet. Ce n’est pas au physique généreux des doudous volubiles que tu demandes de te faire un peu de place, c’est d’abord et avant tout aux tonnes de décibels qui meublent l’engin.
Plus tard, je trouverai leurs frères en République Dominicaine avant de découvrir les "Diablos Rojos" du Panamá. A l’épreuve "lancer de décibels", ceux-ci ne sont pas loin de la première marche du podium, occupée sans contestation possible par les minibus de Trinidad. Malgré la récente loi interdisant la musique à bord, certains chauffeurs-DJ font encore de réels efforts pour arriver à partager la médaille d’or. Parfois, il faut attendre la chance que le bus passe devant un policier pour pouvoir dire un bonjour rapide à son voisin !
Salsa, reggae, steel-band ou zouk, il y a toujours de la musique dans les transports collectifs caribéens, de la musique et des couleurs !
Yeah man, à fond la caisse !