Oiseaux du Panama, le Vanneau téro (Vanellus chilensis) Mise à jour de l’article paru le 10 avril 2013
Cet élégant volatile apprécie beaucoup les prairies humides et les plaines alluviales où il peut pratiquer le "foot-trembling", sa méthode favorite pour croquer quelques invertébrés aquatiques. Astucieusement, il avance une patte pour la planter dans le terrain meuble et la faire trembler, ses petites proies, sûrement un peu affolées par ce mini tremblement de terre, sortent pour voir ce qu'il se passe… et crac!
Des prairies humides et terres alluviales en Amériques Centrale et du Sud, cela ne manque pas et comme il est loin d'être en voie de disparition, on peut l'observer facilement. Surtout en période de nidification, d'avril à juin par ici au Panama. Souvent par couples ou en petits groupes, il anime les environs de ses bruyants et très reconnaissables "keek keek keek" destinés à éloigner ses concurrents ou d'autres espèces. Je ne sais pas si l'on peut généraliser, mais il m'arrive de les entendre émettre ce cri au beau milieu de la nuit, volant au dessus de notre maison. C'est le signe que dès demain matin, on pourra les observer sur la prairie de l'ancienne place d'armes des ruines du fort San Jerónimo de Portobelo.
Même leur fine houppe ne permet pas de différencier le mâle de la femelle. Pour quelques batailles ou séances d'intimidation avec ses congénères ou des individus gênants d'autres espèces, des éperons rouges saillent de ses ailes. Monogame, en période d'accouplement il les montre aussi pour sa parade et pour éloigner les autres prétendants.
Le couple creusera son nid sur une surface moins humide proche de zones marécageuses, grattant à même le sol pour obtenir un petit creuset tapissé d'herbes sèches. La couvaison de trois ou quatre œufs dure environ un mois.
Certaines espèces de vanneaux sont réputées pour être des farouches défenseurs de leurs nids. J’ai eu l’occasion, au Botswana, d’être la cible d’une attaque de 5 ou 6 vanneaux à ailes blanches qui m’ont obligé à m’éloigner du pré au milieu duquel ils avaient surement des nids. En vols piqués, ils fondaient sur moi avec des cris stridents. Désolé de les avoir dérangés, je me suis rapidement éloigné et tout est immédiatement redevenu calme.
Le téro fait partie de ces parfaits protecteurs. On peut voir cette vidéo, tournée par un cultivateur argentin, dans laquelle la femelle défends héroïquement ses œufs lors du passage du tracteur et de sa moissonneuse. C’est impressionnant !
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