Nouvelle rubrique: la France et les Français au Panama

Publié le par Michel Lecumberry

   Depuis la venue de Ferdinand de Lesseps les Panaméens ont du respect pour l’effort des constructeurs du Canal. L’obélisque surmonté d’un coq érigé place de France en témoigne. Ils sont, pour la majorité d’entre eux, conscients que ce canal, bien que terminé par les Etats Unis, a été construit dans leur pays grâce à l’action de nos compatriotes.

obelisk

  Depuis, bien d’autres Français sont venus ici pour exercer leur talent. De nos jours une petite colonie continue à perpétuer cette présence appréciée, restaurants, hôtels, chambres d’hôtes, agences de tourisme, artistes et artisans, agences d’entreprises françaises, atelier de haute couture, la liste est longue et méritera des visites et des interviews.

  Souvent, lorsque vous abordez un Panaméen de la rue, si vous voulez voir son visage avenant et souriant s’éclairer d’un petit plus, c’est facile. Tout fier de faire étalage de sa "connaissance" des langues étrangères et pensant immanquablement que, comme 80% de touristes vous arrivez des USA, il vous adresse un "good morning" bizarrement accentué. Alors,  avec un beau sourire pour répondre au sien, ajoutez simplement : bonjour ! disculpe señor, no soy "gringo", soy francés. Le résultat est garanti… (Ne fréquentant pas le gratin de la société panaméenne, je ne suis pas certain que l’effet soit le même lors de la rencontre d’un cravaté…)

plaque

  Avec le chauffeur de taxi, à qui vous avez dit la même chose, vous aurez droit le plus souvent à un : Ah ! Zidane… Plus récemment Rrribérrri… On aime le foot ici ! Parfois il y aura une surprise. Nous seront évoqués, au hasard, Yves Montand et Simone Signoret, les images de Cousteau, les dernières nouvelles du couple Sarkozy ou, plus agréable, on nous chantera un jour un refrain d’Edith Piaf… Ma surprise record, je la tiens de chez nos amis de Kuna Yala. Lors d’une cérémonie de la puberté*, après la troisième tournée de "chicha fuerte" un copain kuna, d’habitude fort réservé, se dirige vers moi avec un peu de flou dans les engrenages et, sans la moindre erreur de texte ou de musique, m’offre la plus étrange version de la Marseillaise de ma vie. Même Gainsbourg ne m’avait autant étonné, c’est pour dire… A la décharge du Grand Serge, je n’ai pas eu l’immense plaisir de partager avec lui des tournées de chicha dans une case enfumée au fin fond des San Blas…

  Ces anecdotes, juste pour vous dire que dans chaque recoin du Panama, il y a toujours un petit brin de France qui se balade et qu’il est sympa de le découvrir. Cette nouvelle rubrique en sera le témoignage.

coq

 

 

* Promis je vous raconte bientôt dans le détail cette cérémonie ancestrale hors du commun.Sachez que l’on boit à cette occasion la "chicha fuerte", une boisson alcoolisée à base d’un jus de canne à sucre, additionné de quelques ingrédients, qui fermente durant 10 à 12 jours.

Commenter cet article

S
Il y avait longtemps que je ne passais pas par ici. Merci, Michel pour tous ces articles formidables. Je voulais juste apporter un commentaire au sujet de la Marsellaise. Ca m'a beaucoup amusée car<br /> quand je dis à mes étudiants que j'ai appris la Marsellaise en primaire (version en espagnol) et que l'on le considérait comme "le plus bel hymne national au monde", ils me regardent avec des yeux<br /> ronds d'incrédulité. Il n'y a pas que la chicha... hahaha! Ils sont magnifiques tes articles!
Répondre