Artisanat du Panama. La tagua (art. 3) : bijoux fantaisie et accessoires.

Publié le par michel-lecumberry

 Au début du XXème siècle, la Colombie et surtout l’Equateur exportaient de grosses quantités de graines de tagua en direction de l’Europe, où des ateliers fabriquaient des boutons en ivoire végétal. En 1913, ces deux pays exportèrent quelques 42 000 tonnes de graines. Notez qu’en France on appelle parfois  ceux-ci « boutons de corozo ».

Modèles de boutons réalisés en en ivoire végétal (la tagua)
Modèles de boutons en ivoire végétal (la tagua)

 L’arrivée sur le marché des matières plastiques devait réduire considérablement ces quantités, en 1952 par exemple le chiffre des exportations n’était plus que de 6 000 tonnes.
 Vers les années 70, les Italiens recommencent à s’intéresser à l’ivoire végétal et de grands couturiers français font à nouveau fabriquer à la main des boutons exceptionnels.

  En Equateur et en Colombie, les nombreuses plantations de palmiers phytelephas n’étaient quasiment plus exploitées. Depuis quelques années, des entreprises artisanales et semi-industrielles de ces pays se sont mises à créer des bijoux fantaisie et autres accessoires en tagua. On peut trouver maintenant sur Internet et dans quelques boutiques spécialisées européennes ce genre de créations, notamment en France.

Bijoux fantaisies réalisés de façon semi-industrielle en tagua en Colombie
Bijoux fantaisies réalisés de façon semi-industrielle en tagua

  Au Panama, comme nous l’avons vu dans l’article précédent, la plupart des artisans sculptent dans cette graine, très peu en font des bijoux, lesquels sont en fait des pendentifs représentant des animaux ou des fleurs.

Petits pendentifs réalisés en tagua (l'ivoire végétal) au Panama
Petits pendentifs réalisés en tagua (l'ivoire végétal)
Jaguar et paresseux, petits pendentifs réalisés en tagua (l'ivoire végétal) au Panama
Un jaguar et un paresseux, pendentifs en ivoire végétal

  Lors de notre long séjour en voilier aux San Blas, nous avons découvert ces graines venues s’échouer sur les plages. Les Kunas, qui la connaissent mais ne l’utilisent pas, nous ont indiqué leur provenance. L’idée nous est alors venue de mettre à profit la beauté de cette matière et sa ressemblance avec l’ivoire pour créer des pendentifs différents des réalisations des amérindiens. Plus tard, disposant d’un petit atelier à Portobelo, nous avons diversifié les modèles en mariant tagua et bois exotiques, en particulier le cocobolo du Panama et l’ébène. Au fil de ces années passées dans ce village touristique, cette activité est devenue un de nos passe-temps préférés.

Colliers réalisés en tagua avec des bois fins exotiques (cocobolo et ébène) au Panama
Colliers réalisés en tagua avec des bois fins exotiques (cocobolo et ébène)
Petits pendentifs en ivoire végétal, la tagua du Panama
Petits pendentifs en ivoire végétal

  A Portobelo, lors de la visite des vestiges de l’un des forts historiques datant de la colonisation espagnole, on peut visiter le show-room des créations artisanales de Coco & Michel.

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