Escapade 2016, Namibie et Botswana, circuit d'un mois (Semaine 1)
Deux ans plus tard, retour en Afrique Australe ! Au programme cette fois-ci, la variété des paysages magnifiques de ces deux pays et surtout le désir d’assouvir avec mon ami Jean*1 notre passion pour l’observation de la faune d’Afrique.
Avant-propos, la préparation du voyage.
Le circuit sera bâti autour de trois ou quatre points forts : Riviere Chobe et delta de l’Okavango, Etosha, les dunes de Sesriem et désert du Kalahari. Avec, sur les liaisons intermédiaires, un maximum d’observations diverses et variées.
Comme d’habitude, aidé par la consultation patiente des forums de voyage et des blogs de grands voyageurs, le programme est défini pour un circuit qui devrait répondre à nos attentes.
Sept mois plus tard, toute patience épuisée, on part. Après 27 jours et 6500 km de pistes au compteur du Toy’, on rentre. Quelques jours de récup’ accordés, et voilà : quelques infos et photos du voyage.
28 aout 2016. Vol Lufthansa Panama-Frankfurt. Cette ligne récente me permet d’atteindre le seul aéroport européen qui dessert directement Windhoek, capitale de la Namibie, par Air-Namibia. C’est à Frankfurt que je retrouve Jean, en provenance de ses Alpes de Haute Provence, via Marseille et Lufthansa aussi.
Mardi 30 aout, 6 heures du mat’, Windhoek, l’avion se pose, encore un peu nuit, pas très chaud, formalités rapides, chez le loueur rencontre avec notre Toyota HiLux double cabine blanc, tout est OK ? Yess ! Alors, Ciao ! On y va !
Le point d'eau du Old Traders Erindi
L’arbitre est en place, le match peut commencer…
Au petit déjeuner, jeux de lycaons
Du rimmel, moi? Jamais!
Trois heures plus tard, on entre dans la réserve privée Erindi. Au bord de la piste, premières rencontres sauvages: rhino, phacos, girafes, éléphants, dik-dik charmants, nous y sommes ! Old Traders, beau lodge au bord d’un point d’eau bien fréquenté, tout pour oublier les heures d’avion. Deux nuits africaines encadrant nos premiers self-game-drive.
1er septembre. 3h et 230 km plus tard, Otjiwarongo. Frans Indongo Lodge. Bonne étape de transition. Sa proximité avec le CCF*2 (Cheetah Conservation Found), à une heure et demie de là, nous permettra d’assister demain matin au run des guépards.
2 septembre, 8 h. Les fauves sont lâchés. Ce matin, seront conviées aux festivités de course à pieds pattes six superbes femelles, racées comme sprinteuses jamaïcaines. Une à une, quatre d’entre elles vont s’élancer derrière le petit chiffon qui court, façon Formule1, autour de la spacieuse aire de jeu. Toi, dans la petite tribune présidentielle grillagée, jouxtant de plain-pied une des lignes droites du parcours, tu frémis à chaque passage des boules de muscles qui te frôlent, lancées à plus de 110 km/h. Tu as l’impression que la terre en tremble, tu sens comme un bruit de boulet, cavalcade à train d’enfer ! Tout près du petit groupe de spectateurs, encore sous le choc, les sprinteuses viennent s’allonger voluptueusement, les flancs animés comme soufflets de forge. Rêvant surement à des courses moins organisées. Au moins les antilopes du coin peuvent dormir tranquilles…
Bien trop vite il faut partir, la route sera longue jusqu’à Rundu aux portes de la bande de Caprivi. Changement de décors rapide en bord de route. Maintenant, des arbres, de minuscules hameaux d’agriculteurs et d’éleveurs, on devine l’eau moins rare.
Arrivée 5h plus tard au Hakusembe River Lodge. C’est un crève-cœur de ne rester qu’une nuit dans l’un des 8 bungalows les pieds quasiment dans l’eau du fleuve Kavango. Dans l'après-midi, petite balade sur la rivière.
3 septembre. Longue étape (470 km), ponctuée d’arrêts couleurs locales dont un pique-nique partagé avec un jeune rentrant de l’école, convive improvisé. Son village est encore loin…
Plus loin, près de la station-service (parfois, malgré la grande autonomie du Toy’, les deux réservoirs jumelés ont soif…) deux gamins jouent au Paris-Dakar avec leurs beaux engins de fil de fer. Peu après, arrivée au lodge Namushasha, sur la rivière Kwando.
Il est juste temps de s’inscrire pour leur game-drive de l’après-midi. Petite traversée sur la rivière en bateau (hippos, buffles et oiseaux) pour atteindre le parc et le garage des 4x4. Seuls à bord, avec le guide, beaucoup de chance de conclure un parcours déjà fructueux (éléphants, antilopes diverses, zèbres, gnous etc.) par une rencontre avec un guépard qui, lui, n’a pas couru après un chiffon... De sa présence tranquille, il protège son casse-croûte, visiblement un koudou encore chaud, tandis que du haut de son arbre, un rapace surveille déjà la scène du crime. En résumé un superbe game-drive. Nous ne manquerons pas d’en refaire un autre, nous repassons ici au retour du Botswana.
Visiblement, n’a pas apprécié que l’on s’approche trop de son garde-manger…
Il y reviendra vite
4 septembre. Trois heures de route (250km) pour atteindre la frontière du Botswana au pont de Gnoma. Au passage, nous traversons le Parc national de Chobe, vitesse limitée sur 60km. Formalités de frontière rapidement effectuées (Tourmaline nous a fourni un petit stock des documents à remplir à l’avance, bien utile car nous avons plusieurs séances de douane prévus ces jours-ci). Au passage à Kasane, nous laissons le 4x4 et le gros des bagages en consigne au Chobe Bakwena Lodge, nous y séjournerons pour deux nuits au retour du fleuve Chobe et de Victoria Falls, pas besoin du véhicule pour ces jours-là.
Au Bakwena, un guide du Zambezy Queen Collection nous attend, il va nous aider pour le passage des frontières afin de rejoindre le house-boat, Chobe Princess. Cette assistance est la bienvenue, c’est un peu compliqué, nous sommes au point de rencontre de quatre pays (Namibie-Botswana-Zimbabwe et Zambie) et devons repasser une frontière sur le fleuve pour accéder au bateau qui navigue en Namibie…Tout ceci se passe rapidement, dans la bonne humeur et sans problème.
Accueil sur le house-boat et déjeuner sur le pouce, les autres passagers sont déjà partis en safari. Même pas de sieste, première balade sur le fleuve Chobe. Le petit hors-bord n’a place que pour deux passagers. Le guide comprend très vite ce que nous cherchons : des approches, des approches ou alors, à la limite: encore des approches. Au plus près de toutes espèces animales, du plus petit martin-pêcheur au plus gros des pachydermes. Magique ! Durant trois heures, nous sommes au paradis. Pour conclure en beauté, juste avant le retour à bord, postés à quelques mètres, nous assistons à notre premier "crossing" d’une troupe d’éléphants. Le temps s’arrête. Quelle entrée en matière pour demain !
Les trois couples (allemands et canadiens) qui partagent la table d’hôtes sont très sympas, armés aussi de quelques téléobjectifs, ambiance détendue et délicieux repas. Le lendemain, deux nouvelles sorties sur le petit bateau privatif. Que de belles observations ! Bien sûr grandes quantités d’oiseaux et, sur les rives, buffles, éléphants, rhinos, antilopes et plus. Sur le côté du fleuve hors parc, nous assistons à l’attaque d’un troupeau de zébus par deux jeunes lions un peu désordonnés. Une vache en fera les frais, le proprio viendra la récupérer en mauvais état. Non loin, coté réserve cette fois, c’est du sérieux. Un beau male et ses concubines font du balnéaire sur la plage, la lumière n’est hélas plus de la partie. Beau coucher de soleil africain et douce nuit. On rêve à la dernière sortie en bateau de demain matin. Elle sera à la hauteur, avec d’autant plus de regrets, il nous faudra partir. C’était un premier clou du voyage.
La première semaine tire déjà à sa fin.
Le Chobe Princess au mouillage pour la nuit.
Suite ici
Notes:
*1- Jean Caviglioli. Rencontré la première fois en 2013 au sein d’un groupe de touristes que je guidais pour leur visite éclair du Panama. Il reviendra en solo en 2014 pour un circuit de 15 jours (raconté par lui, ici). C’est à cette occasion que nous nous sommes liés d’amitié. La même année, nous passons un mois en Afrique du Sud (raconté dans cette série d’articles). En 2015, c’est l’Amérique du sud qui nous attire, Pérou, Bolivie et Pantanal brésilien.
*2- CCF. Voir ici le site Internet de cette association.