Au royaume du quetzal resplendissant, l'oiseau mythique
Le quetzal resplendissant (Pharomacrhus mocinno) est sans aucun doute à considérer comme l’un des plus beaux oiseaux des Amériques. A ce titre, il a souvent été vénéré depuis les temps anciens des civilisations mésoaméricaines.
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Mythique, vous avez dit mythique ?
C’était un oiseau sacré pour les Aztèques, incarnation de l’une de leurs divinités, Quetzalcóatl, le serpent à plumes. Les caciques utilisaient les longues plumes caudales des males pour faire réaliser leurs coiffes. A ces fins, quelques-uns de ces superbes oiseaux étaient élevés en captivité.
De leur côté, les Mayas du Yucatan le considéraient comme l’incarnation de leur dieu Kukulkan.
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De nos jours, c’est l’oiseau national du Guatemala qui l’a placé en majesté sur son emblème. C’est également le nom de la monnaie de ce pays.
Mythique aussi, car comme l’écrivait, avec un brin d'humour, mon ami Christophe Henry sur ce blog en 2010 : Il existe deux sortes d’êtres humains, ceux qui ont vu le Quetzal, et ceux qui ne l’ont pas vu. *1
Cela se vérifie chez les ornithologues, photographes ou pas, qui viennent le rechercher sur ses aires de répartition entre Mexique et Panama.
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Durant des années, en tant que guide, j’ai accompagné de nombreux de ses amateurs vers mes spots favoris au Panama, afin qu’ils puissent les observer. Et, bien sûr, fidèle admirateur, je ne manque jamais d’aller leur rendre visite sur les contreforts du volcan Barú où ils viennent chaque année pour y passer la période de reproduction.
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Le quetzal n’est pas un grand migrateur mais se déplace en fonction des périodes de production des arbres fruitiers. Ici, au Panama, à partir de février, les quetzals remontent vers les contreforts de certains volcans de la région de Chiriqui, entre 1200 et 1800 mètres d’altitude. Ils trouvent là, les fruits de leurs arbres nourriciers favoris *2 et les arbres morts, encore verticaux, pour y creuser leurs nids.
La période et le lieu sont donc propices aux observations. Bien sûr, celles-ci doivent se faire dans la plus grande discrétion pour ne pas les perturber durant cette période délicate.
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Dès que les couples sont formés, mâles et femelles se relaient pour creuser un nid en agrandissant une petite cavité déjà existante dans un arbre mort au cœur en voie de décomposition. Parfois, un ancien nid peut être réaménagé.
Lorsque celui-ci est prêt, la femelle pond 2 œufs et commence la couvaison qui dure de 16 à 18 jours. Dans la journée, lorsqu’elle sort pour se nourrir, le male prend alors la relève.
Par deux fois, j’ai pu observer qu’alors que le nid semblait terminé, la madame semblait signifier qu’elle en préfèrerait un autre… la construction recommençait alors dans un arbre mort pas trop lointain.
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Lorsque celui-ci est prêt, la femelle pond 2 œufs à deux ou trois jours d’intervalle. A la naissance, il y aura donc un ainé et un cadet, remarqué au moment des becquées.
Commence alors la couvaison qui dure de 16 à 18 jours. Dans la journée, lorsqu’elle sort pour se nourrir, le male prend alors la relève.
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L’élevage des jeunes dure de 20 à 30 jours, les premiers temps, ils sont nourris d’insectes, ensuite essentiellement de graines et de fruits.
D’après ce que j’ai pu observer, une routine de nourrissage est respectée. Male et femelle se relaient alternativement pour donner la becquée (environ tous les ¾ d’heures). En arrivant avec un fruit dans le bec, ils se posent non loin du nid pour une inspection de sécurité. L’ainé attend près de l’ouverture, une fois servi, l’adulte revient sur son poste d’observation et délivre ensuite un deuxième fruit, qu’il a régurgité, au cadet.
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Hélas, l’IUCN (International Union for Conservation of Nature) constate que la population décroit et le classe dans la catégorie « quasi menacé ».*3
Espérons que nos générations futures auront encore la possibilité d’aller observer ce superbe et mythique oiseau .
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Notes:
*1- voir l'article ici
*2- Principalement des arbres de la famille Lauraceae. Un de ses favoris : Ocotea pharomachrosorum (décrit en 1993, son nom scientifique fait référence à celui du quetzal resplendissant : https://www.jstor.org/stable/3391416
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*3- Classement de l'IUCN
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