Tourisme au Panama, une perle cachée au creux d’une caldera : El Valle de Antón
Sa proximité de la capitale, ses nombreux centres d’intérêts touristiques et le dépaysement que El Valle de Antón*1 vous offre, justifient une visite d’au moins une journée et une nuit au cours de votre séjour au Panamá. Si vous aimez les belles balades en forêt et les randos en moyenne montagne, le séjour méritera des prolongations…
Ce petit bijou se cache bien au creux d’une grande caldera de quelques 20 km2, à 600 mètres d’altitude. C’est par la route que vous pourrez le découvrir*2. Après avoir quitté la nationale (la Panaméricaine), la petite route secondaire va serpenter et grimper pour atteindre le sommet du cratère avant de plonger vers la petite ville. A la belle saison, cette route est un enchantement, une vraie balade dans un jardin fleuri. La quantité et la variété de couleurs de cette succession de bougainvillées, hibiscus et autres arbustes exotiques en fleurs, en font une magnifique haie d’honneur.
Les centres d’intérêt sont multiples et très bien indiqués par des panneaux de signalisation. Il y en a pour tous les goûts et malgré le fait qu’ils soient proches les uns des autres, le temps va vous paraître passer très vite. Voici une description des principales visites et activités à ne pas manquer. Avec ou sans guide francophone, je conseille, pour la visite des pétroglyphes et pour les balades sur le Cerro Gaital ou la India Dormida d’embaucher un des gamins qui se proposeront immanquablement en échange de quelques dollars.
Au cœur de la petite ville, le Marché Artisanal
Le bâtiment, reconstruit il y a peu de temps, abrite trois sections : les fruits et légumes, les fleurs et l’artisanat. Il est ouvert tous les jours de 7h à 17h, mais c’est le dimanche qu’il est le plus animé. Ce jour là il, y a davantage d’exposants et de visiteurs, l’animation s’en trouve on ne peut plus colorée et sonore. Des artisans qui ne peuvent se loger sous le grand préau installent leurs stands en bordure de route.
Le parc zoologique "El Níspero"
D’une superficie de sept hectares, le parc abrite environ 80 espèces animales et près de 200 espèces végétales. Bien sûr, la plupart des animaux sont en cage et cela serre parfois le cœur. Voir par exemple un ocelot, ce magnifique petit félin, tourner en rond dans son espace réduit alors que l’on a eu le plaisir de l’observer en pleine forêt tropicale, n’est pas très agréable.
A côté de ça, on peut s’émerveiller des mille couleurs des bougainvillées et autres plantes, de l’exposition des orchidées et du tout récent centre consacré aux batraciens. En effet le Smithsionan Institute vient de construire un bâtiment pour la sauvegarde de la fameuse "rana dorada", la grenouille dorée. Celle-ci a malheureusement disparu de son milieu naturel depuis 2008. La faute en incombe aux captures pour revente aux collectionneurs et aussi à l'arrivée d'un champignon aquatique venu, pense-t-on, d'Afrique du Sud. Voir article.
Une partie du bâtiment, en forme de grotte, est ouverte au public. On peut ainsi observer plusieurs espèces de batraciens endémiques dans de spacieux vivariums, l’ambiance est assez particulière et reposante.
Le “museo del Valle de Antón”
Ce petit musée, caché dans la végétation tout près de l’Eglise San José, est fort intéressant, il présente six salles qui retracent chronologiquement l’histoire de la région et de ses habitants. On peut admirer, entre autre, des objets précolombiens, des peintures et objets d’art religieux ainsi que des vêtements typiques anciens et des ustensiles domestiques des XIXème et XXème siècles. Le musée est ouvert exclusivement le dimanche.
Les pétroglyphes ou "piedra pintada"
Tout près d’un petit torrent, la face verticale d’un énorme rocher présente des symboles gravés dans la pierre. C’est un grand mystère, les archéologues qui l’ont étudiée n’ont pas à ce jour donné la signification exacte de ces symboles.
Par contre, les jeunes guides indigènes qui vous la feront découvrir vous détailleront l’histoire que racontent ces pétroglyphes. Leur explication est aussi longue que la perche qu’ils utilisent pour indiquer les gravures. Il s’agit, en résumé et sans conditionnel, de l’épopée des indigènes de la région qui résistèrent aux armées des colons espagnols. Si la tradition orale transmise par leurs ancêtres est fiable, leur conte est peut-être véridique. Une autre des hypothèses indique qu’il s’agirait de signes pour donner des informations utiles aux voyageurs indigènes.
Notes :
*1 : La Vallée de Antón. Cette vallée haute doit son nom à Antón Martín, cet espagnol explora la rivière qui porte maintenant son nom.
*2 : en voiture ou en bus. Dans ce dernier cas, se rendre au Terminal des Autobus de Albrook et se présenter au guichet nº 22, le prix d’un ticket pour un Panamá-El Valle est actuellement de 3$75.