Café du Panama. A la découverte des meilleurs cafés du Monde. 6/ Paul Dequidt, le véritable Gringo

Publié le par Michel Lecumberry

  Introduisons cet article en paraphrasant une chanson de Charles Aznavour : je vous parle d’un temps que les moins de 25/30 ans ne peuvent pas connaître, la télé en ce temps là…

   Autant dire que les lecteurs de cette tranche d’âge sont dispensés du petit jeu qui s’adresse aujourd’hui à leurs ainés.

  Voilà, je vous montre quatre photos prises au cours de ces deux jours et vous me dites à quoi, ou à qui, elles vous font penser. OK ? Alors on y va !

art8-2art8-3-2art8-1art6-5

  Vous avez trouvé ? Bravo c’est bien ça ! Une publicité du café El Gringo de Jacques Vabre, qui passait après les grand-messes du 20 heures sur les chaines nationales de l’époque. On y voyait, dans des séquences renouvelées régulièrement, un personnage qui venait affronter le danger pour choisir le meilleur café. Le type, la trentaine flamboyante, belle chevelure ondulée blonde et yeux bleu horizon, avait réussi après des heures d’avion intercontinental, de train d’altitude poussif et de 4x4 brinquebalants et poussiéreux, à conserver sa belle chemise blanche, portée parfois façon B H L, sans une froissure pour débarquer dans une finca tropicale. Avec courage et abnégation, lors de sa dégustation, il affrontait les regards menaçants des employés qui avaient peur de le voir choisir un café concurrent.

  Figurez-vous qu’un jour, le 21 novembre 1987 pour être précis, le talentueux et regretté Bernard Rapp au beau milieu de son émission "L’assiette anglaise" lançait sa séquence, que l’on appellerait de nos jours "désintox" par ces paroles :

  - "On va parler aventure (…) Je ne sais pas si vous aimez le café mais vous connaissez forcément celui que l’on appelle le Gringo, vous savez cet homme qui prend des risques inouïs dans tous les écrans publicitaires pour nous trouver le meilleur café du monde et bien Pascal M… l’a retrouvé et vous allez voir que ce n’est pas tout à fait celui que vous croyez…"

   S’en suit un court extrait de la pub où l’on voit le sémillant jeune homme venir goûter une tasse de café, un rapide fondu-enchaîné lui voit substituer le vrai Gringo : Paul Dequidt qui sera interviewé. Le grand bourlingueur illustre par quelques photos ses rencontres avec des tribus reculées d’Ethiopie et du Brésil et, à la demande du journaliste qui évoque les dangers encourus, raconte quelques unes de ses mésaventures, entre autre l’enlèvement de son fils par une tribu du nord Kenya ou encore le jour où une panne d’avion le dépose au milieu des chars cubains en guerre… Le voilà donc le véritable Gringo !

  Il est vrai que nous, téléspectateurs avertis, pensions bien que le Gringo de J.V. avait juste dû, fort péniblement, rejoindre les Studios de Boulogne en limousine. Au mieux, pour des séquences tournées en extérieur, descendait-il d’un avion privé pour jouer les aventuriers devant les décors du désert de Tabernas (Andalousie) utilisés par l’énorme (dans tous les sens du terme) Sergio Leone.

  Certainement que pour cette impertinence, le petit sourire en coin affiché durant son intro faisant foi, Bernard Rapp a dû se faire tirer les oreilles, les annonceurs publicitaires n’aiment pas bien se faire charrier sur les supports qu’ils ont choisis pour investir leur gros argent*.

art8-5

  Pour terminer et introduire le prochain article, encore une photo du véritable Gringo. Non, il n’est pas au Vietnam mais, en compagnie de son épouse Mania, il visite ici une exploitation artisanale des environs. Seul le chapeau parait asiatique, Hector qui s’en protège est bien Boqueteño. Ce véritable David des caféiers, personnage pittoresque et attachant s’il en est, n’a pas peur de faire face aux Goliaths des gros exploitants régionaux. C’est lui que nous avons rencontré ce matin.

 

La suite

 

 

 

*- On se souvient de l’émission "Droit de réponse" présentée par Michel Polac qui sera supprimée brusquement suite à un dessin humoristique exécuté en direct par Wiaz illustrant une phrase de Cabu : "Une maison de maçon ; un pont de maçon ; une télé de m..." L’annonceur publicitaire Bouygues étant passé actionnaire lors de la privatisation de TF 1 en 1987 n’a pas supporté…

 

 

 

 

Commenter cet article